Cinq questions à nos deux graphistes, Marine et Lise

Rencontre avec nos deux graphistes qui conjuguent art et technique pour réaliser les concepts visuels de nos clients, sous la direction du chef de projet et de leur directrice artistique Isabelle.

Quel est votre parcours ? Comment devient-on graphiste ?

Marine : Nous avons toutes deux des parcours très différents. Le mien est assez singulier parce que j’ai d’abord emprunté une voie très éloignée pour bifurquer ensuite vers un bac en communication visuelle print, puis une mise à niveau d’un an en arts appliqués durant laquelle j’ai pu découvrir différents domaines du design et enfin un BTS web.

Lise : Après un bac scientifique, j’ai suivi un cursus universitaire de quatre ans en Arts Plastiques avant d’intégrer une école de graphisme que j’ai fait en deux ans au lieu des quatre années normalement requises.

Avec des parcours aussi différents, vous devez être complémentaires…

Lise : Oui, nous le sommes à la fois dans les compétences et dans nos approches. Marine est plus spécialisée dans les plaquettes, la mise en page et moi dans le motion design, ce qui ne nous empêche pas d’être polyvalentes toutes les deux. Nous avons chacune des missions différentes et nous menons chacune nos projets de A à Z. Mais sur les gros sujets, les dossiers urgents, nous communiquons beaucoup toutes les deux. Notre Directrice Artistique, Isabelle, répartit les dossiers entre nous en fonction des compétences de chacune et de notre charge de travail.

Marine : Et nous avons aussi des univers très différents, ce qui est très intéressant pour nos clients car nous leur faisons des propositions qui le sont aussi. Ils peuvent vraiment choisir ce qu’ils veulent, ce qui leur correspond.

Quelles sont les missions d’une graphiste ?

Marine : Tout dépend de nos clients et de leurs projets. Le but est d’identifier très rapidement ce que souhaite le client soit avec Isabelle, notre Directrice Artistique, soit directement avec Tanguy, le directeur conseil ou un chef de projet de l’agence. Plus vite nous comprenons la demande, plus vite nous atteignons l’objectif, ce qui réduit les allers et retours des propositions. Notre travail est facilité quand la demande est claire parce que nous ne serons pas envahies par une accumulation de versions. Et puis, le client est satisfait quand on lui propose une version qui lui plaît d’entrée.

Lise : Nous commençons à bien connaître nos clients, leurs univers graphiques. C’est plus facile d’autant que nous avons réparti les projets entre nous. Nous suivons les dossiers sur le long terme, ce qui nous rend plus efficaces.

Un univers graphique doit refléter une marque. Comment faites-vous concrètement pour définir cet univers ?

Marine : Nous nous renseignons sur le client, sur la marque. Nous allons voir ce qui a été fait précédemment. Nous étudions aussi la concurrence pour appréhender les codes graphiques du secteur, la grille de lecture de leurs cibles. Au-delà de la concurrence, nous explorons des thèmes proches, sur Pinterest par exemple. Et puis, nous enrichissons cette recherche en étudiant en permanence les évolutions du graphisme en nous baladant dans les rues, en regardant les affiches, les enseignes, en collectant les flyers, en suivant les réseaux sociaux. L’inspiration vient de partout. Mais, pour cibler la demande du client, pour être raccord avec elle, ce qui est déterminant c’est cette étude du secteur, de la concurrence. Après, certains projets ou certains domaines induisent plus de contraintes alors que d’autres nous laissent plus libres dans la création.

Lise : Dans le graphisme, il y a des univers très distincts. C’est à nous de déterminer quel univers peut être appliqué à quel type d’entreprises. Certains domaines excluent, par exemple, les propositions ludiques au niveau des couleurs, des formes ou des polices. Il faut savoir associer les codes graphiques pour qu’ils correspondent à chaque entreprise. Une fois que nous avons analysé la demande du client, que nous avons compris sa façon d’appréhender sa marque, nous pouvons proposer un univers graphique. Les briefs de Tanguy, le directeur conseil de l’agence, comme ceux de ses équipes, parce qu’ils sont clairs et précis, nous donnent toutes les informations dont nous avons besoin. A vrai dire, l’équipe nous mâche le travail en collectant un maximum d’informations auprès du client en amont. Elle creuse vraiment les choses et quand nous avons besoin d’une information supplémentaire, nous l’avons très rapidement. Du coup, nous n’avons pas besoin d’entrer en relation directement avec le client et, comme les briefs sont très détaillés, nous ne perdons pas non plus de temps en longues recherches. C’est aussi plus simple pour le client final car il conserve un interlocuteur unique.

Vous définissez un univers graphique et vous le déclinez sur de multiples supports…

Lise : Oui et c’est là que le travail en amont est très important, que la première approche avec le client est essentielle. Une fois qu’il a choisi un univers graphique, il va devenir très récurrent. Nous devons donc être sûres de ce que le client aime, que nous ayons bien compris ce qu’il voulait car il n’est pas question qu’il soit lassé au bout de trois supports des typos, des couleurs, ce qui fait toute l’identité graphique sur laquelle repose la communication. Quand on reconnaît visuellement une marque, c’est tout de suite plus facile pour l’entreprise.

Marine : Tout dépend de la demande client. Parfois, il peut s’agir d’une demande unique : la création d’un logo par exemple. La déclinaison des supports n’est pas nécessaire pour toutes les marques, surtout quand elles communiquent majoritairement via les réseaux sociaux et sur le web. D’autres clients vont demander un site Internet, des brochures, des flyers, des affiches, des kakémonos, de l’emailing… Dans ce cas-là, c’est vrai qu’il faut maintenir une identité graphique cohérente dans tous les supports. Nous pouvons aussi travailler sur de la refonte, de l’actualisation ou de la modernisation d’un univers graphique déjà existant. L’objectif est alors de créer une refonte qui dure le plus longtemps possible.

Lise : Les entreprises sont assez attachées à leur identité. La refonte doit donc rester dans le même esprit. C’est un exercice que j’aime bien aussi, qui est très intéressant parce qu’il est délicat. Il faut trouver la touche de modernité sans rien bouleverser, tous ces petits détails qui remettent l’identité graphique dans l’air du temps.

Un projet qui vous a marqué en particulier ?

Marine : The MedFund ! The MedFund est un fonds environnemental qui finance les Aires Marines Protégées de Méditerranée pour lequel je travaille encore en ce moment. J’étais très contente que le MedFund choisisse ma proposition parce que c’était une proposition très illustrative qui repose sur ma pratique du dessin. En plus, j’ai eu assez peu de modifications à faire sur les illustrations, sans doute parce que Tanguy a su les défendre auprès du client, leur montrer à quel point chaque modification pouvait être complexe. L’univers que nous avons créé est très chouette. Et puis c’est un projet très complet car nous avons décliné cet univers graphique sur de très nombreux supports : site Internet, plaquettes, brochures, affiches, drapeaux, autocollants, réseaux sociaux… La mise en page de la brochure a été très complexe notamment, surtout pour la version arabophone. C’est toujours motivant de travailler pour une belle cause environnementale.

Le Château de Sannes était sympa à travailler aussi parce que nous avons eu à concevoir le packaging d’un parfum, une création illustrative complexe qui sortait des sentiers battus, des standards du secteur.

Lise : Je travaille sur beaucoup de projets différents en ce moment. Je viens de terminer le Pop Up Initiative Nice Côte d’Azur par exemple, une boutique éphémère. C’était vraiment sympa à travailler parce que les clients ont tout de suite aimé l’univers que je préférais. Un joli univers très dynamique. Nous faisons plusieurs propositions, mais l’une d’entre elles a bien sûr toujours notre préférence. Pour ce Pop-Up, nous avons créé un habillage de vitrines, un support A4 qui présente les participants, une animation Motion du logo… En ce moment, je travaille sur le logo de l’opération « Cimone », le projet de mobilité de la zone industrielle de Carros. Isabelle, notre Directrice Artistique, a créé le logo et je suis le projet. Ce regroupement très institutionnel d’entrepreneurs ont choisi pour le coup une proposition ludique avec un beau concept derrière qui est vraiment intéressant à travailler pour moi. Cette année nous avons travaillé sur des projets et des clients particulièrement motivants.

Nocta pour vous ?

Marine : Une agence à taille humaine qui facilite la communication de ses collaborateurs. Les informations circulent très facilement. Tanguy est d’une gentillesse rare. Les petites attentions au quotidien, de fin d’année… La carte de vœux de Tanguy a été une bouffée d’air frais dans une année difficile ! C’était un plaisir de la concevoir.

Lise : Je travaille de plus en plus directement avec Tanguy et c’est vraiment bien parce qu’il est accessible, réactif. Au sein de l’agence, chacun essaie toujours d’aider l’autre, de lui prêter main forte quand il a un point de blocage. C’est rare ! Tanguy se démène pour aller chercher des clients intéressants. C’est plutôt chouette et cool parce qu’au final c’est nous qui avons le plaisir de mener ces beaux projets. Tanguy alimente la partie créative de mon travail.

Photographie : (c) DR

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