Cinq questions à Loïc, photographe pour l’agence NOCTA

Quel est ton parcours en quelques mots ?

Je me suis dirigé vers la photo dès la fin du collège : un CAP dans une école parisienne, puis un bac pro photo à Marseille. Après ces quatre années d’étude, j’avais donc vingt ans, je suis devenu assistant de divers photographes, ce qui m’a permis de découvrir le marché de la photo dans le sud et de travailler sur mes premiers projets. La chance de ce métier est de pouvoir faire beaucoup de choses, d’avoir des activités très variées. J’ai commencé comme assistant de photographe de mode, de publicité, puis assistant de photographes évènementiels, un tout autre domaine. En mixant ces diverses expériences, en observant les photographes avec lesquels j’ai collaboré, j’ai pu me construire en tant que professionnel. On apprend des techniques, on se sert du bon et du moins bon aussi pour asseoir sa propre expertise. Petit à petit, au fil des ans, j’ai constitué un réseau solide qui assure la pérennité de mon activité et l’intérêt de celle-ci parce que mes clients me proposent des sujets variés.

Fais-tu de la photographie d’art ?

J’aime faire les choses bien et je mets le meilleur de moi-même dans chacune de mes photos. Elles ont donc toutes une dimension artistique. Par exemple, dans le reportage photo que j’ai réalisé pour Château Yquem, les prises de vue transmettent une émotion esthétique liée au prestige du domaine viticole : la puissance du cheval, la beauté de sa musculature, l’élégance du cavalier, la traversée des vignes jusqu’au château…

Comment travaille un photographe de publicité ?

D’abord, il faut bien comprendre son client, ses besoins, l’écouter et percevoir ses attentes, se mettre à sa place. Un photographe doit s’adapter en permanence dans la publicité. Il ne doit pas s’imposer mais répondre aux besoins de ses clients. L’essentiel est de coller à l’idée finale du projet piloté par l’agence. Le brief du chef de projet détermine l’ensemble du processus. Dans tous les cas, je préfère être accompagné du directeur de création ou directeur artistique pendant les prises de vue parce qu’il connaît très bien le client et parce qu’il gère l’ensemble du projet. Sa vision d’ensemble, son recul, m’assurent d’être dans la lignée du projet à chaque étape de mon travail, de rester dans la bonne direction. Savoir où l’on va, rester dans le positionnement, c’est primordial.

Tes missions peuvent donc être très diverses…

Oui, on peut me demander des shootings mode ou de catalogue avec des mannequins ou des figurants, du culinaire, de l’architectural, des portraits, du reportage, de l’évènementiel. Chaque fois, ce sont des techniques différentes. Toutes les prises de vue sont suivies d’une étape très chronophage de post-production. Là encore, les situations sont très variables selon les clients : soit je livre directement une sélection d’images retravaillées, soit je retravaille les images après que les clients aient fait une pré sélection à partir des images brutes. Parfois mon travail s’arrête à la livraison des images brutes, mais ce n’est pas ce que préfère parce que j’aime maîtriser tout le processus, travailler mes images du début à la fin.

Nous vivons dans un monde où tout le monde fait des images, se pense photographe. Alors quelle est ta plus-value ? Pourquoi une marque gagne à confier ses images à un photographe de publicité ?

Faire une photo basique de quelqu’un paraît facile à faire. Mais il y a mille pièges, mille situations tellement différentes, des procédés techniques à maîtriser pour un rendu de qualité. Une belle photographie n’est pas seulement une belle image, elle doit raconter une histoire, transmettre une émotion. Bref, j’amène ma touche, mon style, ce qui fera que cette photo n’aurait pas pu être réalisée de la même manière par un autre photographe, et encore moins un amateur. Les agences choisissent un photographe en fonction de son travail et du style d’images qui est attendu au final. On nous sélectionne pour notre style, mais nous n’avons pas à imposer notre univers. Après, on nous choisit aussi pour ce que nous sommes humainement. Il faut savoir coopérer, être suffisamment souple pour répondre aux impératifs d’un projet.

Quand je fais des prises de vue, je suis certain de ramener de belles images qui correspondent aux besoins du client. Dans n’importe quelle circonstance, je suis capable de sortir une belle photographie du sujet donné ou du produit à mettre en valeur. Dans certaines situations, notamment quand un shooting requiert des mannequins, maquilleurs, coiffeurs, stylistes, lieux privatisés, vous n’avez pas le droit à l’erreur.

Qu’est-ce qui t’intéresse le plus dans ton métier ?

L’humain ! J’aime les rencontres, les partages, qu’aucune journée ne se ressemble. Faire le portrait de quelqu’un, c’est partager un moment avec la personne pour en sortir un vrai portrait, pas juste une image. Dans mon domaine, je pense qu’on peut faire une très belle photographie de tout, de tout le monde et de n’importe qui.

Tu as notamment réalisé toutes les photographies du centre commercial Nice Valley pour l’agence NOCTA. Comment as-tu abordé ce travail ?

La découverte de nouveaux lieux m’intéresse toujours, d’autant plus s’ils sont originaux sur le plan architectural, comme celui-ci. L’agence NOCTA est toujours très rigoureuse, précise, dans ses projets. Le terrain était préparé, le directeur conseil de l’agence avait préparé un brief complet, discuté des prises de vue avec le client, préparé les lieux, prévenu l’ensemble des commerçants… Tout était réuni pour que je puisse travailler dans des conditions idéales. J’ai été accompagné par Tanguy durant l’ensemble des prises de vues, ce qui était extrêmement confortable pour moi. D’autres agences m’auraient envoyé sur les lieux sans rien faire de tout cela. Nous avons travaillé deux jours dans la bonne humeur. Sans être trop directif pendant les prises de vue, Tanguy est  prévenant, attentif. Nous discutons toujours ensemble des différentes options possibles, des angles à privilégier, des images dont il a besoin pour soutenir sa stratégie. Cette bienveillance permanente est très agréable. Ce dialogue constant facilite mon travail de photographe parce que mes prises de vue vont traduire cette collaboration au bout du compte et donc correspondre parfaitement au positionnement de la marque. De façon générale, j’aime le professionnalisme de l’agence NOCTA.

Pour revenir à Nice Valley, la qualité des photographies est essentielle parce que c’est grâce à ces images que le centre commercial peut s’affirmer sur Internet. Les prises de vue sont là pour donner envie aux gens de s’y rendre, montrer ce qui se cache derrière les vitrines des enseignes. Les portraits des commerçants concourent à humaniser le centre commercial, à lui donner une chaleur familiale. Les photographies ont un impact immédiat, attrapent instantanément le passant. Les gens scrollent en permanence sur leur téléphone et seule une image percutante peut retenir leur attention, susciter une émotion. D’où l’importance de notre métier dans le domaine de la communication. L’enjeu du photographe est de se décaler de la pollution visuelle basique qui nous envahit pour proposer une accroche artistique immédiate accessible et lisible en une seconde.

Photographie : (c) Loïc Thebaud

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